La journée du 31 juillet 2025 au Cameroun a pris une tournure particulièrement sombre et morose pour les associations de défense des droits des femmes et les militantes féministes.

Vêtues de noir, plusieurs activistes ont choisi de se faire photographier dans des lieux symboliques à travers le pays pour exprimer leur ras-le-bol.
« Malgré le couvre-feu, nous avons tenu à marquer notre présence et à nous mobiliser pour les vies des femmes et des filles camerounaises, en ce jour censé célébrer la femme africaine.
À travers plusieurs villes, nous avons porté nos messages pour exiger la fin d’une justice patriarcale, la reconnaissance pénale du féminicide et l’adoption de lois plus sévères »,
déclare Viviane TATHI, membre du collectif StopFéminicides237, dans un post publié sur sa page Facebook au lendemain de la célébration.





Au 24 juin 2025, le Cameroun comptait déjà près de 31 femmes et filles tuées dans des circonstances tragiques. Une situation alarmante, d’autant plus que les auteurs présumés ne sont pas systématiquement poursuivis. Les multiples appels à l’aide lancés par la société civile semblent être restés lettre morte.
En cette journée censée mettre en lumière les contributions des femmes au développement du continent, mais aussi les obstacles qu’elles continuent de rencontrer, le message est clair :
« Impunité, Pas Une de Plus ! »


Dans le même esprit, Viviane TATHI poursuit son plaidoyer pour une meilleure protection des femmes. Voici le message qu’elle a diffusé le 1er août sur sa page Facebook :
Leave a comment« Encore une autre année où l’on adresse des vœux creux aux femmes africaines. On parle d’autonomisation, alors qu’un homme peut interdire à sa femme de travailler dans notre pays, le Cameroun. On parle de liberté, alors qu’on refuse de délivrer une autorisation pour une simple marche contre les féminicides depuis trois ans déjà. Quelle considération accorde-t-on aux femmes et aux filles victimes de violences dans ce pays ? De simples slogans pour embellir des programmes politiques. On nous parle d’Afrosocialisme, mais toujours sans les femmes africaines. Et pendant ce temps, rien ne protège véritablement le statut de la femme au Cameroun, où les auteurs de féminicides considèrent trop souvent leurs compagnes comme des possessions dont ils peuvent disposer à leur guise. Ne me souhaitez pas bonne journée. Donnez-moi des droits. »