Face à l’ultimatum des gardiens de la tradition de cette localité du département de la Haute-Sanaga, l’Etat est sur le grill et condamné à assumer ses errances
«Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Nous Chefs de 2e et 3e degré du Groupement de Minta, arrondissement de Minta, Département de la Haute-Sanaga, Région du Centre venons par la présente exprimer le mécontentement des populations de Minta dont nous sommes les garants de la tradition. » Peut-on aisément lire dès les premières lignes de la correspondance adressée au chef du Gouvernement camerounais, Joseph Dion Ngute par les gardiens des traditions de cette arrondissement.
Un avertissement écrit à l’endroit du gouvernement via son premier représentant qui prend la forme d’un ultimatum à la seconde partie de cette note : « En effet Excellence, depuis plus de 17 ans, l’arrondissement de Minta n’a plus eu un signal du courant électrique. D’où le courroux des populations vis à vis de cette absence de l’énergie électrique qui cause un préjudice énorme sur le plan éducatif, économique et social de nos populations qui ont décidé d’en découdre avec ENEO si rien n’est fait dans un délai de 15 jours à compter de la date de dépôt. »
Une grogne de la part des fils et filles de cet arrondissement, proche de la gouvernance publique car, elle est celle dont est originaire le Secrétaire Général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Un ultimatum qui interpelle les thuriféraires du régime de Yaoundé face à cette menace verbale qui pourrait faire l’objet d’une vendetta contre l’entreprise dirigée par Eric Mansuy au cours de la prochaine quinzaine. Une nouvelle revendication qui affiche un peu plus l’inefficacité accablante du gouvernement dans la gestion quotidienne du grand nombre. Ainsi face à ce cri de colère des natifs d’une localité très proche de l’homme du 06 novembre, les interrogations trottent donc à l’esprit de tout observateur quant aux mesures qui seront prises en urgence pour baisser la tension dans cette circonscription administrative, bastion incontesté du locataire d’Etoudi depuis son union devant les Hommes et devant Dieu avec une descendante du département de la Haute-Sanaga.
L’Etat va-t-il céder aux menaces des enfants de Minta ? Face au déficit criard de l’énergie électrique avec des besoins journaliers évalués à environ 110 Mégawatts par jour depuis 2016, le gouvernement va-t-il engager un vaste programme national d’électrification des zones rurales ? Ou alors pour tenter de noyer le poisson dans l’eau, des stratégies d’intimidation sont en cours d’élaboration pour mater cette rébellion ? Des questions qui ne sauraient trouver de réponses tacites au regard de la gestion par embuscade effectuée par les gestionnaires de la fortune publique. Néanmoins, cette nouvelle alerte des enfants de la famille gouvernante affiche à suffisance le malaise général dans lequel se trouve confronté la quasi-totalité des populations du Cameroun.
Brice Ngolzok
Mouvement d’Humeur : Le gouvernement sur une raide à Minta
