Cinq ans après l’accident ferroviaire d’Eseka, les meurtrissures ont du mal à se fermer.

Jeudi, 21 Octobre 2021, jour anniversaire du déraillement du train de la mort d’Eseka, les messages inondent la plateforme Facebook des survivants qui remercient DIEU d’être encore en vie. Des souvenirs en flot remontent dans les mémoires de ces derniers qui les partagent avec leur communauté. Chose curieuse ni L’Etat ou le groupe BOLLORE n’a pas organisé une cérémonie de requiem en hommage à ce triste évènement qui a endeuillé le pays tout entier.
Retour sur les faits du 21 Octobre 2016
L’effondrement d’une buse dans la nuit du 20 au 21 Octobre 2016 sur l’axe routier qui relie les villes de Yaoundé et Douala a paralysé le transport sur cette voie. Beaucoup de voyageurs se rabattent sur le transport ferroviaire. Autour de 11h15, heure de Yaoundé, Le train de voyageurs 152VE, reliant la capitale camerounaise à Douala, s’ébranle. Il a cinquante minutes de retard et ses rames sont bondées. De nombreux passagers n’ont pas de place. Près d’une heure et demie plus tard , Intercity de la Camrail aborde une légère pente descendante d’une longueur de sept kilomètres. Une courbe se présente alors que le compteur de la vitesse indique 96 kilomètres par heure. Le conducteur, ne parvient pas à réduire la vitesse de la locomotive. Surchargé et handicapé, le convoi s’emballe. À la sortie d’une première courbe, les voitures de queue se détachent et chutent violemment dans un ravin. Deux cents mètres plus loin, une deuxième courbe puis un affaissement de la voie portent un nouveau coup au train toujours lancé à environ 80 kilomètres par heure. Onze wagons se détachent à leur tour et seuls restent sur les rails la voiture 1323, le générateur 731 et la locomotive 3007, qui finissent par s’immobiliser quelques kilomètres plus loin, après la gare d’Eseka. Bilan officiel : plus de 600 blessés et 79 morts.
Le train circule à nouveau entre les deux villes
Immobilisé après la catastrophe ferroviaire d’Eseka, le train reliant Yaoundé à Douala est de retour. Le ministre des transports a conviés quelques personnalités au voyage inaugural sans grand impact. Car les anciennes victimes continuent de pleurer justice« Nous victimes restons encore sur notre faim parce qu’on n’a pas eu la totale réparation comme il se devait de l’avoir. Je n’ai pas réclamé personnellement quoi que ce soit par contre, j’ai vu des gens dont la catastrophe a véritablement transformé, mais alors négativement leur vie et qui aujourd’hui peinent à s’insérer, à reprendre leurs activités sans pour autant que le concessionnaire Bolloré ou encore l’Etat du Cameroun s’en émeuvent » Nous a confié Omer DJOMO, un des survivants de cette catastrophe d’Eseka.
Thierry EDJEGUE
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