La cérémonie d’enterrement du défunt roi a été aussi l’occasion d’admirer le passage sans grandes heurts de témoin au nouveau patriarche de ce peuple.
Véritable leçon de passage de témoin de la part du peuple Bamoun à l’endroit de ces nombreuses populations africaines en général et camerounaises en particulier. Un acte de respect et de dévotion aux consignes données par les notables qui ont de façon publique mis en pratique les volontés du défunt roi des Bamoun qui porte désormais au sommet de la hiérarchie traditionnelle de ce peuple, le jeune Nabil Mbombo Njoya.
Une intronisation en cours qui s’est faite en présence de millions de membres de cette communauté qui ont fait le déplacement du sultanat pour assister officiellement d’une part au départ dans l’au-delà de celui-là qui a tenu les rênes de ce trône pendant plus d’un quart de siècle et porter par ailleurs en triomphe le nouveau gardien des traditions de la tribu du serpent à deux têtes. Une marque de respect et surtout de confiance à l’endroit des proches décisionnaires du feu sultan Ibrahim Mbombo Njoya qui apparaît tout de même comme une exception. En effet, aucune véritable opposition ne s’est fait entendre de la part des fils et filles de la cour royale et encore moins de celle du peuple qui a assisté avec foi à cette nouvelle ère de la vie traditionnelle de cette tribu.
Une transparence dans ce processus d’intronisation dont le calme sonne comme un enseignement voire une leçon adressée par les Bamoun non seulement aux autres chefferies du même acabit mais aussi aux familles camerounaises et bien plus encore aux hommes politiques très souvent ouvert aux disputes parfois virulentes à la suite d’une cérémonie de passation. Une absence de confiance aux procédés de désignation des nouveaux pèlerins d’une société selon cet observateur averti : « Je dois saluer, affirme Souleymanou Dindéré, cette transparence et cette foi du peuple Bamoun envers les gardiens de la tradition qui ont su appréhender avec confiance cette transition tout en gardant à l’esprit l’objectif fondamental, celui des valeurs ancestrales de leur société. » 
Selon ce Haut cadre de société, le peuple Bamoun se positionne ainsi contrairement à l’imagerie populaire comme une forte concentration d’hommes et femmes convaincus de la fiabilité de ces supérieurs traditionnels et de la confiance ultime aux idéaux qui guident spirituellement leurs vies quotidiennes. Rien à voir avec ces flagorneurs, partisans des magouilles nocturnes afin de bénéficier de quelques éloges sans légitimité au sein des structures sociétales. Des chouettes des heures sombres qui n’ont d’yeux que pour l’ignominie et les manœuvres de bas étage pour se hisser au sommet d’une hiérarchie dont les actions n’auront pour seul et unique objectif que de vomir leurs venins abjects pour détruire et réduire au néant des groupes sociaux.  
  
Brice Ngolzok
Tradition : La grande leçon de succession du peuple Bamoun



 
								