La compagnie publique camerounaise d’aviation continue de confirmer le mal que la grande majorité des populations pense d’elle.
En jetant en pâture l’un sinon le dernier reflet d’une unité nationale, la Cameroon Airlines corporation vient une fois de plus confirmer aux Lions Indomptables et surtout aux millions de camerounais déjà assez abusés, tout le mépris que cette dernière a à l’endroit de ce peuple. Une humiliation de l’équipe fanion de football du pays de Roger Milla, condamnée à faire le pied de grue sur les différents tarmacs des aéroports du pays pour enfin prendre les airs à destination de Tanger au Maroc dans des conditions indescriptibles.
Une nouvelle frasques qui rappelle bien ces 10 annees de son fonctionnement, au cours desquels la compagnie de transport aérien a engloutti prêt de 400 mds de fcfa sans resultat aucun.
Et pourtant, l’annonce faite par le President de la Republique Paul Biya il y a quelques mois, d’ouvrir le capital de la Camair- Co aux investisseurs privés, raisonnait déjà dans la conscience collective, comme un aveu d’échec de la part d’un projet , considéré comme une cause nationale.
Sujet largement debattu au sein de l’élite locale tout au long de l’année 2020 écoulée, et qui trouve aujourd’hui une sorte d’accomplissement via cet acte d’abandon des poulains de Antonio Conceiçao.
Décision tardive d’une privatisation, dont la venue aurait pu, selon les experts, intervenir des années plutôt. » Camair- co en l’etat ne peut produire des résultats escomptés, car, elle traine un cash flow negatif », prevenait dejà Bernard Ouandji, dans nombre de medias.
16 années plus tard, le scandale est des plus honteux. Pas loin de 400 mds de fcfa ont été mis à contribution, pour une cause connue de tout le monde comme perdue d’avance. Qui maintenant pour en assumer la responsabilité d’un tel échec fracassant? Bien plus, quel miracle peut faire le nouveau patron Jean Christophe Ela Nguema pour ressusciter un mort qui pèse 110 mds de fcfa de dettes, selon le dernier décompte du cabinet Bekolo? Aucune réponse précise à ces questions de la part du top management en poste depuis janvier 2020. Seules informations avérées, c’est le voyage de la honte imposé à la team de football et la fameuse décision de privatiser cette prétendue étoile du Cameroun.
Une privatisation qui pour l’instant, n’a aucune précision sur le chemin à emprunter pour atteindre ce résultat. Va t- on créer une nouvelle compagnie qui aura en legs les dettes actuelles? Ou alors l’Etat optera de la privatiser avec son déficit abyssal actuel? Grandes interrogations pour des réponses incertaines. Apres donc cet échec cuisant de la camair-co, spécialisée dans l’humiliation de ses populations, quelles sont les traces indelebiles de la virilité des actions du régime de Yaounde au sein de l’espace public? Pas grand chose pour être élégant, rien du tout pour dire les choses telles qu’elles se présentent.
Brice Ngolzok
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