Le parti au pouvoir en Algérie, le Front de libération nationale (FLN), remporte les élections législatives du 12 juin 2021. Ceci, dans un contexte d’abstention historiquement forte et de crise politique.
Le FLN en tête mais en recul
Sa victoire constitue une surprise car le FLN est considéré comme moribond, en raison de sa compromission avec le président déchu Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en 2019. Une initiative lancée par un mouvement de contestation inédit. Pourtant, le parti bénéficie d’une implantation ancienne et étendue.
Selon Mohamed Chorfi, président de l’ANIE, le FLN est en tête avec 105 sièges sur 407. Il est suivi des candidats indépendants avec 78 sièges. La principale formation islamiste du pays, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), arrive troisième avec 64 sièges. Ce parti avait revendiqué la victoire à l’issue du scrutin.
Ex-parti unique et principale formation du Parlement sortant, le FLN a néanmoins enregistré un important recul en nombre de sièges, selon les premiers chiffres officiels provisoires.
Il perd plus de 50 sièges et contrôle un quart des élus de la nouvelle assemblée.
Un taux d’abstention historiquement bas
Le Rassemblement national démocratique, avec lequel le FLN s’est traditionnellement allié, remporte quant à lui 57 sièges soit 14 %.
« Les fondations de ce Parlement ont été construites en toute liberté et transparence par le peuple », affirme Mohamed Chorfi après la publication des résultats.
Le taux de participation lors des élections législatives de samedi en Algérie atteint ainsi un niveau historiquement bas. A 23,03%, selon les chiffres officiels provisoires annoncés mardi par l’ANIE.
Sur plus de 24 millions d’électeurs, l’ANIE fait état de 5,6 millions de votants, dont plus d’un million de bulletins nuls.
Le mouvement contestataire du Hirak et une partie de l’opposition avaient appelé au boycott du scrutin.
En dépit d’un nombre très élevé de candidats indépendants, l’abstention est encore plus élevée. Elle dépasse les chiffres enregistrés lors de la présidentielle de 2019 et du référendum constitutionnel de 2020. On note une abstention record soit 60% et 76% respectivement.
Gilles Noubissie avec AFP
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