Condamné à 30 ans de prison par le Tribunal Criminel Spécial pour détournement de 23 milliards de F CFA, blanchiment aggravé de capitaux prise d’intérêt et corruption, l’ancien ministre de la défense assiste aussi à la saisine de son important patrimoine, estimé à plusieurs centaines de milliards de Francs CFA.
Au terme d’une longue journée de débats au Tribunal Criminel Spécial de Yaoundé, l’ancien ministre Edgard Alain Mebe Ngo et ses co-accusés ont reçu leurs sentences au petit matin du 1er fevrier. Acquitté dans l’affaire des 196 milliards relatifs à l’achat du matériel militaire en chine, il a cependant été reconnu coupable de 4 autres chefs d’accusation à savoir : détournement de 23 milliards de F CFA, blanchiment aggravé de capitaux prise d’intérêt et corruption. C’est une descente aux enfers pour celui qui a longtemps été considéré comme un potentiel successeur du Président de la République Paul BIYA. C’est aussi la première fois dans le cadre de l’opération épervier qu’un ministre est détenu au même moment que son épouse. Elle a quant à elle écopé de 10 ans d’emprisonnement ferme pour détournement de 5 milliards de Francs CFA et prise d’intérêt.
Le tribunal a aussi décidé de confisquer l’énorme patrimoine d’Edgard Alain Mebe Ngo’o constitué de 53 immeubles, 21 comptes courants sur lesquels plus de 300 millions de F CFA ont été trouvés et 39 véhicules et engins lourds. Une fortune immense. Ses avocats ont tenté de convaincre le tribunal en évoquant le traitement que lui octroyait ses prérogatives. Il touchait au-delà de son salaire et autres frais de missions , « 60 millions par an en frais de souveraineté, 28 millions par an pour l’entretien de son véhicule, 750 000 par an pour celui de son hôtel particulier, 2 millions par mois en tant que président du conseil d’administration de l’EI Forces » comme l’a relevé son conseil à la barre. Il faut y ajouter l’exonération du payement de plusieurs factures à la charge de l’État du Cameroun.
Quant aux autres co-accusés de Mebe Ngo, Maxime Mbangue et Elie Mboutou ont été condamnés à 25 ans de détention privative de libertés pour détournements de fonds publics et Victor Menye à 9 ans d’emprisonnement ferme.
Kevin Fotso
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