Cameroun : Questionnements autour du plan triennal jeune

Cameroun : Questionnements autour du plan triennal jeune

Doté d’une enveloppe budgétaire de 102 Milliards de FCFA, sa gestion divise l’opinion.                

Les résultats du dernier recensement général de la population camerounaise relèvent que sur 22179707 habitants, la jeunesse représente 7876542. Un groupe social fragile, qui fait face aux difficultés d’insertion socioprofessionnelle. Une réalité qui amène Paul BIYA, Président de la République à annoncer en 2016, le lancement d’un plan triennal ‘’ Spécial jeunes’’

Orientation, ambitions et fonctionnement

  La solution de Paul BIYA pour résoudre la crise d’emploi en milieu jeune concerne les domaines d’intervention suivants : Agriculture, innovation, économie numérique et industrie/artisanat.  Les objectifs spécifiques sont : lutter contre le chômage et le sous-emploi des jeunes, former les jeunes aux valeurs citoyennes et républicaines, renforcer la cohésion sociale, passer de l’économie informelle vers l’économie formelle, et développer l’économie. Le résultat attendu est le réarmement moral d’au moins 9,000,000 de jeunes et de citoyens camerounais.

La formation entrepreneuriale, l’accompagnement, le coaching, le financement et le suivi d’au moins 1 500,000 jeunes. Logé au ministère de la jeunesse et de l’éducation civique, les responsables présentent la démarche pour accéder au financement : « Une fois que vous avez une idée de projet ou êtes en activité (agent de l’État exclu), vous choisissez une filière sur les 17 disponibles et vous vous inscrivez à l’observatoire national de la jeunesse qui examine et accompagne au besoin le dossier après sélection pour un éventuel financement ». Financer en individuel ou groupe le process se décline en ;

Subvention ne dépassant pas 500,000FCFA (crédits non remboursables,) mais avec cahiers de charge ;

Crédits remboursables à taux zéro pour les projets allant de 1 500 0001 et 10.000.000 de FCFA ;

Crédits remboursables à faibles taux 8% allant de 10.000.001 et 25.000.000 de FCA pour les domaines de l’agriculture/élevage et industrie.

Vu sur cet angle, tout semble parfait dans le meilleur des mondes. Seulement les bénéficiaires de la manne présidentielle broient du noir comme le témoigne Jean EMBOLO : « L’argent du plan triennal spécial jeunes est à tête chercheuse, j’ai essayé plusieurs fois et mon dossier n’a jamais abouti ».

Bilan et perspectives cinq ans après.

Difficile aujourd’hui de voir un modèle de réussite du plan marshal jeunesse de Paul BIYA. Une descente au Ministère de la jeunesse et de l’éducation civique permet d’observer la frénésie et engouement des fonctionnaires gestionnaires de ce projet. Et comme au début, le président de la république, lors de son discours le 11 Février 2021, va commencer à dresser le bilan de son présent, on apprend alors que : « Le Plan triennal spécial jeunes’’ en 2020, a financé environ 5500 projets pour un montant global de près de 15 milliards de Francs CFA, et permis ainsi l’installation d’un peu plus de 16milles jeunes dans les villages pionniers de la deuxième génération ».

 Des performances à questionner, intervenue en pleine année de covid, où le confinement était la nouvelle règle de vie.

Thierry EDJEGUE

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