Sante : La croisade contre les produits décapants prend un coup.

La circulaire date du 14 Septembre 2022 du secrétaire général des services du premier ministre relative à l’application des textes fixant les modalités de contrôle des produits alimentaires et cosmétiques freine considérablement la lutte lancée depuis près d’un mois.

produits décapants
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Au lendemain du décret de création et du fonctionnement de l’hôpital général de Garoua, Manaouada Malachie a tenu un point de presse. Au cours de celui-ci ; il a évoqué le combat que mène son département ministériel contre les produits décapants et éclaircissants. Le patron de la sante a affirmé que le combat allait se poursuivre en dépit des menaces et autres remontrances dont il fait l’objet ainsi que certains de ces collaborateurs. Dans cette lancée il va commettre une circulaire rendant obligatoire le certificat de conformité sanitaire pour l’importation des produits alimentaires d’hygiène, cosmétiques et dérivés au Cameroun. Quelques jours après il sera repris par des instructions du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, lui enjoignant de rapporter sa décision.

Plongeons-nous au cœur du débat

Le 2 septembre 2022 le ministre de la sante publie un communique sur les produits ayant obtenu une autorisation de mise en consommation humaine au Cameroun. L’opinion publique est partagée et le patronat s’inquiète. Le chef du gouvernement essaye de faire l’arbitrage. Magloire Séraphin Fouda sort de sa réserve habituelle et écris : « J’ai l’honneur de vous répercuter les hautes instructions du Premier ministre, vous prescrivant de bien vouloir rapporter votre lettre circulaire N° D36-72/LC/Minsanté/SG/DPS/SDHA du 2 août 2022 relative à l’application des textes fixant les modalités de contrôle des produits alimentaires, d’hygiène, cosmétiques et dérivés aux portes d’entrée du Cameroun »

Par ailleurs, le Premier ministre demande au Minsanté de rapporter son communiqué du 2 septembre 2022 sur les produits ayant obtenu une autorisation de mise en consommation humaine au Cameroun. Après avoir exigé du ministre de la Santé d’effectuer une sorte de rétropédalage, le chef du gouvernement l’instruit d’accélérer, de concert avec le ministère en charge de l’Industrie et du Développement technologique et les autres administrations et organismes concernés, le processus d’élaboration des textes d’application de la loi n° 2018/020 du 11 décembre 2018 portant loi-cadre sur la sécurité sanitaire des aliments au Cameroun.

Vers un arrêt prématuré de lutte contre les produits décapants

Le récent séjour du directeur général des impôts au Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) est révélateur de la place qu’occupe le patronat au Cameroun. Le contexte économique post-covid-19 aidant l’Etat semble conter fleurette aux entreprises pour le financement de ces projets d’avenir. Le secteur cosmétique et de l’agroalimentaire étant l’un des plus importants peut influencer le choix et les décisions du gouvernement. Le ministre de la sante publique pourrait ainsi voir sa récente campagne engagée contre les produits décapants s’arrêter. Les opérateurs économiques et les pharmacies qui les commercialisent arguent qu’ils ont obtenu des certifications de l’Anor. Laquelle est contestée par le Ministère de la santé. Soutenant qu’il leur revient d’effectuer des visites sur site à l’effet d’évaluer les conditions générales d’hygiène du milieu ; des visites du process et les prélèvements des échantillons pour l’analyse complète dans les différents laboratoires de leurs choix.

Thierry EDJEGUE

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