Dotés d’une autonomie apparente, les élus locaux demeurent dans la réalité sous la tutelle du pouvoir central.
Dans son roman intitulé « LE ROI DE LA RÉPUBLIQUE » paru en 2016 aux éditions Lupeppo Régis Jefferson KAMI, l’actuel rédacteur en chef du quotidien ÉMERGENCE, peint les méandres d’une société où les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, apparemment séparés, restent néanmoins sous le contrôle du maître ROI. Ce dernier régule à sa guise la vie économique, politique, culturelle, sociale et sportive au grand désarroi de son peuple d’une part et de ses proches collaborateurs qui oeuvrent dans l’ombre pour sa chute. Celle ci arrivera finalement pendant la dernière élection malgré le verrouillage du système électoral et l’emprisonnement de quelques leaders de l’opposition au grand malaise du pouvoir en place. Comparaison n’étant pas raison,ce schéma invraisemblable peut se produire dans les régions Camerounaises, au regard de la situation actuelle.
La boussole Camerounaise de la décentralisation qu’est le code général des collectivités territoriales décentralisées reste très évasive sur la question en laissant ouvert une vague d’interprétation plurielle en fonction des intérêts de l’intéressé.
L’article 15 dit expressément<< La responsabilité de la région ou de la commune est dégagée lorsque le représentant de l’état s’est substitué au chef de l’exécutif Communal ou régional dans les conditions fixées par la loi>>
Plus loin l’allinea 3 de l’article 145 oblige l’élu local à informer le représentant de l’état de son absence de sa circonscription administrative,car l’article 72 portant sur la tutelle et appui-conseil affirme qu’à travers son représentant, l’état assure la tutelle des collectivités territoriales décentralisées. C’est peut être ce qui justifie la première assertion de l’article 312 sur les attributs du président du conseil régional disant que ce dernier est interlocuteur du représentant de l’État. Au regard de ces rigidités institutionnelles, que faut-il comprendre dans le cadre des régions ? Henry Séverin ASSEMBE,expert en décentralisation esquisse une réponse<>
Si l’action des collectivités territoriales décentralisées s’emboîte dans celle de l’état pour que l’ensemble du pouvoir central ai une action globale et centrale se déployant non seulement à travers des services déconcentrés, mais aussi à travers des communes et les régions.De quelle autonomie parle-t-on dès lors ? Puisque le gouverneur garde sa place et devient très puissant. Les conseils régionaux doivent assurer leurs compétences sur les six matières de la décentralisation que sont, l’action économique,
-l’éducation,
- la santé,
-le social,
-le sport et le culturel,sans outre-passer celles ci au risque de se faire rappeler à l’ordre par la tutelle.
La nuit des longs couteaux s’annonce très longue dans ce pays situé au cœur de l’Afrique centrale qui compte pour l’instant 10 régions.
Thierry EDJEGUE
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