Cameroun : La rude épreuve de la révision du code électoral.

Cameroun : La rude épreuve de la révision du code électoral.

Vielle de neuf années, la loi portant code électoral en vigueur suscite de nombreuses controverses.

Véritable boussole du système électoral, le code actuel a permis au pays d’achever la mise en place des institutions prévue par la constitution de 1996. Seulement sa lecture, son interprétation et son application divise la classe politique. La raison nous est donnée par le journaliste politique Éric Boniface TCHOUAKEU qui dit  » L’actuel code électoral a été adopté par un seul parti (RDPC)en 2012 même son allié de l’époque s’est abstenu. L’idéal en démocratie est que les règles du jeu électoral doivent être prise de manière consensuelle. Malheureusement ça montre déjà qu’il’ a des insuffisances. » Des manquements qui entrainent des boycotts et des crises pré et post électorales sans fin. Il devient urgent d’y remédier.

 L’ELECAM ouvre le bal de la révision

Le 19 Février 2021, une note interne du directeur général d’Elections Cameroon (ELECAM) destinée aux délégués régionaux s’est malheureusement retrouvée dans les réseaux sociaux.  Erik Essousse écrit : « Partant d’expériences puisées de l’organisation et de la gestion des récentes échéances électorales, ’ et dans la perspective d’une contribution à la réforme éventuelle du Code électoral, j’ai l’honneur de vous inviter à bien vouloir mener une réflexion et de soumettre sous huitaine vos propositions d’amendements de la loi portant Code électoral au Cameroun ». Abondamment commenté sur la toile et dans les médias, cette correspondance a eu le mérite de raviver la sempiternelle polémique sur la réforme du code électorale au Cameroun revendiquée à cor et à cri aussi bien par des partis politiques que par la société civile ainsi que certains partenaires et certaines organisations internationales.

 L’opposition en ordre de bataille pour une reforme consensuel du code

Les partis d’opposition semblent déterminés à faire pencher la balance, même s’ils ont conscience de la faible empathie des élus du parti au pouvoir à faire bouger les choses.  Réunis au siège de Union Démocratique du Cameroun le 31 Mars 2021 à Yaoundé, sept formations politique d’opposition semblent tenir le bon bout. Selon Hermine Patricia TOMAINO NJOYA il s’agit « De travailler ensemble dans un cadre républicain inclusif avec toutes les parties prenantes au jeu démocratique, afin de mettre en place un système électoral nouveau ou amendé pour la stabilité et la prospérité »

A la question de savoir ce qu’il faut changer dans le présent code électoral, Eric Boniface TCHOUAKEU précise que c’est un vaste chantier qui doit être consensuel, le chef de Chaine de la radio Siantou évoque la question du bulletin unique, la problématique des BVS d’ELECAM qui seuls font foi. Aristide EKO’O membre du directoire de PCRN ajoute quelques éléments notamment :

-Harmonisation des versions anglaise et française pour une compréhension unique

 -Ouvrir la participation aux citoyens ayant une double nationalité,

-Introduire un article sur une dérogation spéciale accordée aux huissiers qui en sollicitent pour suivre les élections les jours fériés ;

-Permettre l’ouverture du contentieux électoral après la publication provisoire des tendances par le conseil électoral ;

-Corriger l’article et 7 en permettant à ELECAM de publier les tendances ;

-Modifier les alinéas 1et 3 de l’articles 5 en précisant que les membres d’ELECAM s’abstiennent ;

– Harmoniser les membres du conseil électoral évoqué dans l’article 12 avec celui du mandat présidentiel.

Une fois cette étape franchie, le combat va se déporter au parlement où Paul BIYA jouit d’une majorité obèse.

Thierry EDJEGUE

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