Energie : La Sonatrel affiche des prémices d’un éléphant blanc

Energie : La Sonatrel affiche des prémices d’un éléphant blanc

La Société Nationale du Transport de l’Electricité créée par décret présidentiel il bientôt sept ans, n’arrive pas à tenir la promesse des fleurs attendues d’elle.

« Qui veut aller loin ménage sa monture. » Cet adage n’est en apparence pas indiqué pour parler du parcours décevant et captieux de la Société Nationale de Transport de l’Electricité (Sonatrel). La structure parapublique créée à la suite d’un décret du locataire d’Etoudi, ne parvient toujours à remettre les pendules à l’heure en matière de transport de l’énergie électrique au Cameroun.


En effet la société entrée en scène au lendemain de la signature le 07 août 2015 de l’avenant n°2 rappelant à l’Etat du Cameroun et ENEO( Energy of Cameroon) leurs accords de principe relatifs à certaines modifications des contrats de concession. Un accord qui vise en son temps à réduire de façon substantielle la marge de manœuvre de la structure Britanique Actis (Entreprise qui a racheté en 2013 des parts d’AES Corporation dans AES-Sonel), dont les résultats en matière de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique ne sont pas parvenus à atteindre le potentiel énergétique du pays, estimé à plus de 23000 méga watts.


Malheureusement, le parcours au bout de 07 ans est des plus catastrophique au point que Gaston Eloundou, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie rappelle que : « La Sonatrel a du mal à réhabiliter l’ensemble du réseau assez vétuste et dont les dépenses estimées de remise à niveau à voisines les 700 milliards de FCFA L’effondrement et les pertes d’énergie dû à cet état du réseau sont de l’ordre de 40% de la production disponible (à peine 1900 MW). »


Un échec pour le Cameroun, deuxième bassin hydroélectrique de l’Afrique après celui du Congo qui aurait motivé la mise sur pied de la Sonatrel dont l’exploitation, la maintenance et le développement du réseau public de transport d’énergie électrique et de ses interconnexions avec d’autres réseaux ; la gestion des flux d’énergie électrique qui transitent par le réseau public de transport ; la planification, la réalisation des études et la maîtrise d’ouvrage des infrastructures et ouvrages de transport d’électricité, ainsi que la recherche et la gestion de financements y relatifs constituent de façon non exhaustive le cheval de bataille de cette entreprise.


Une mission pointue dans l’optique de maximiser le transport des plus de 1900 Méga watts produits actuellement et permettre à la Sonatrel d’atteindre efficacement ses objectifs. Cependant, rien mais alors rien n’augure des lendemains enchanteurs de la part de cette entreprise. L’interconnexion entre les RIS + RIN + réseau isolé de l’EST est un projet qui tarde à voir le jour, pourtant une priorité. En plus la boucle ouverte du circuit électrique qui alimente Yaoundé pour un investissement de 3 milliards n’est toujours pas matérialisée.


A l’actif du groupe, quelques initiatives sans éclats et sans effets sur les réalités du grand nombre dans le secteur énergétique. On peut citer ainsi la nomination 09 février 2016 de directeur général et du Directeur général adjoint dont les réalisations sont sans doute dans les tiroirs de l’immeuble siège à Yaoundé. L’arrimage au projet de remise à niveau des réseaux de transports d’électricité et de réformes du secteur pour environ 202 mds de FCFA et celui de 600 milliards FCFA relatif à l’accord de principe de la Banque mondiale pour appuyer le développement des missions de la Sonatrel. Des programmes perdus des radars alors que la structure engloutie 133 milliards de FCFA de budget en 2021.

Brice Ngolzok

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