Interdiction formelle de transporter nuitamment le bétail dans l'Adamaoua

La décision est celle du patron de la région qui voudrait limiter les vols et autres détournements de bovins dans le septentrion.

bétail
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Les cas agressions , kidnappings avec demande de rançons sont devenus monnaie courante dans cette zone. Pour endiguer ce phénomène le gouverneur de l’Adamaoua a pris une série de mesures. Notamment interdiction de transporter du bétail dans l’intervalle horaire de 19h à 6h. Le transport nocturne des carcasses de viande sur motocyclette, les tricycles ou véhicules improvisées de transport est interdit sur tout l’étendue du territoire. Selon le numéro un de la région  » Ces individus aiment opérer dans la nuit. C’est la raison de l’interdiction de circuler de 19h à 6h ».

La sécurité des personnes et des biens est une priorité

De nombreux cas de voles de troupeau de bœufs et d’agression des bergers minent l’Adamaoua depuis de nombreuses années. Deux départements ( Vina et Faro Deo) sur cinq sont concernés. La mesure gouvernementale est saluée par Abakar Haman, éleveur de bœufs, dans la ville de Meiganga rencontré par nos confrère de RFI « Cette décision est une bonne chose pour les éleveurs et les commerçants de bovin. Car je perds près de 7 bœufs chaque année. Sans compter les agressions de mes bergers.  » Les coins à risque sont connus: Kontcha, Almé, Voko, Samba, Beku , la traversée du Deo et la réserve de Faro. Difficile de les éviter pendant les voyages. Malgré les précautions prises par les éleveurs et autres bergers les brigands continuent leurs sales besognes. Le président de l’Union départementale des éleveurs du Mayo-Banyo, Mohamoudou Bachirou, en a fait les frais. Selon notre source il s’est fait déjà voler plusieurs animaux lors des convois. » On est obligés de créer des solidarités avec nos éleveurs qui sont au Nigeria. Dès qu’ils voient des animaux suspects, ils arrêtent, ils filment, ils nous envoient les images par WhatsApp. Et nous aussi, de ce côté de la frontière, nous faisons de même. Et on parvient quand même à bloquer certains voleurs. Si le gouverneur intervient pour bloquer ces mouvements nocturnes, vraiment, nous sommes contents », explique-t-il au micro de RFI . Il est donc impératif d’assurer le suivie de la décision du gouverneur. « Nous aussi, ça nous donnera la force d’informer les vigiles, les chefs de village que maintenant, ils peuvent appréhender les mouvements nocturnes. Parce que les éleveurs eux-mêmes n’ont pas besoin de déplacer les animaux la nuit. Toute personne qui chercherait à déplacer l’animal la nuit est suspecte. L’éleveur, s’il veut déplacer les animaux, il y a la journée !  » a déclaré Mohamoudou Bachirou .

L’économie du trafic de bovins

Au Cameroun le trafic d’animaux volés s’étend de plus en plus dans les régions septentrionales. Un bœuf volé, se revend généralement à plus de 300 000 FCFA. Par nuit des dizaines de bœufs étaient volés au détriment de leurs propriétaire. Zone d’élevage par l’excellence le grand Nord bâti son économie sur le bovin. Ici on berger de père en fils et la richesse se mesure par la quantité et la la qualité du cheptel. C’est la raison laquelle le vol du bétail est considéré ici comme un crime qui doit être sévèrement puni.

Dans la ville de Maroua et Garoua, des mesures similaires à celles prises dans l’Adamaoua avaient déjà été prises quelques années avant. Elles ont contribué à améliorer la sécurité des troupeaux de bœufs ou moutons et autres, tout en réduisant l’impact environnemental des éleveurs.

T.E

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