Les contre-performances, l’ardoise de factures impayées et la maladie à coronavirus sont en voie de sceller définitivement le sort de cette entreprise.
La cotonnière industrielle du Cameroun va très mal. Son diagnostic vital semble engagé si on se fit aux analyses des économiques. La situation est telle que la CICAM fait partie des entreprises publiques à risque de dissolution. Selon le journaliste économique Philippe NSOA » Les capitaux propres de CICAM étant devenus négatifs et si l’on devait appliquer à la lettre le droit OHADA, cette entreprise risque la dissolution ou, à tout le moins, il y a une incertitude significative sur la continuité de son exploitation du fait d’une absence. «
L’ état de santé économique de cette boite étatique inquiète
Selon le ministère des Finances, le chiffre d’Affaire de CICAM était de 10,044 milliards de FCFA au 31 décembre 2019 contre 13,265 milliards en 2018. Les capitaux propres se sont dégradés, passant de -3,063 milliards en 2018 à -4,601 milliards en 2019. Les dettes financières se sont alourdies, passant de 1,229 milliard en 2018 à 2,544 milliards en 2019. Les charges en 2019 sont tombées à 14,573 milliards contre 18,589 milliards en 2018. Le ratio de solvabilité de l’entreprise était de -131,25%. En 2018 et -117,25% en 2019. On peut aisément comprendre ce qui est arrivé à la branche du Nord : https://www.focusmediaafrique.com/cameroun-la-filiale-cicam-de-garoua-bat-de-laile/
L’usure du temps à fortement déprécié l’outil de production. L’absence d’un plan de renouvellement progressif a poussé la boite à supporter de lourdes charges. Ce qui traduit l’incapacité de la Cicam à couvrir ses échéances de dettes de court terme et de long terme. Le journaliste, Philippe NSOA affirme que dans de telles conditions la crédibilité s’envole: » Aujourd’hui cette structure est dans l’ incapacité de lever les fonds auprès des banques commerciales et des bailleurs pour pouvoir financer ses grands projets de développement. Or, le plan actualisé des investissements nécessite 36 milliards de FCFA, dont un sous-ensemble d’environ 18 milliards à réaliser en urgence. »
Le secours doit venir d’en haut pour éviter le pire.
Il y’ a presque deux décennie , le GIGAM publiait un rapport qui fermait la CICAM, pour éviter cette fermeture la perfusion financière est arrivée. La filiale de Garoua serait encore debout grâce à une instruction de la présidence de la république. Voyant le danger venir dans la nouvelle stratégie nationale de développement (SND30) il est envisagé un rapprochement stratégique entre la SODECOTON et la CICAM, pour constituer un pôle industriel intégré autour duquel sera structurée la filière coton-textile.
Thierry EDJEGUE
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