Les six pays de la zone Cemac réunis par visioconférence le 18 Aout 2021, veulent dessiner un nouveau destin pour leurs économies respectives pratiquement à genoux.
Situation financière des six pays de la sous-région CEMAC pratiquement difficile, au moment où Yaoundé accueille le sommet extraordinaire des Chefs d’Etats de ces différents pays, par visioconférence le 18 Août 2021.
Sur le plan interne de chaque pays en effet, la survenue de la pandémie à Covid 19 a anéanti les petits espoirs de relance économique qui se faisaient sentir, obligeant les gouvernements ainsi assiégés, à recourir à des mécanismes de financements extérieurs, pour répondre aux urgences et autres ambitions de modernisation de leurs économies respectives.
Une démarche quasi inévitable de ces pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale) dont les transactions sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) sont évaluées à hauteur de 899,3 milliards de FCFA, sur la période allant de Janvier à Mars 2021, selon le rapport fin Mars 2021 de la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT).
Le Cameroun à lui tout seul s’en sort avec un montant de 231,5 milliards de FCFA, selon le même rapport. Pourtant, les poches de fragilité demeurent nombreuses, et les urgences se multiplient au quotidien, diluant ainsi les espérances de relance d’une économie qui semble ne plus avoir une direction précise, exposant ainsi les populations à une existence post covid difficile comme l’atteste Armel Bitomo, entrepreneur vivant à Yaoundé : « Jusqu’ici, je ne ressens pas les retombées des différents prêts que le Cameroun a contracté sur le marché international. La vie se durcit chaque jour, l’inflation est menaçante sur presque tous les produits, et en revanche, les désastres causés par la pandémie dans certains sensibles restent sans véritables réponses. A ce rythme, on ne sait pas si on tiendra vraiment le coup. »
Pas étonnant donc qu’à l’ordre du jour des discussions de ce sommet des chefs d’Etats de la Cemac soit inscrit le point sur la relance des économies d’après covid, et les mécanismes de gouvernance à mettre en place, sous la conduite du FMI, qui vient de prendre le contrôle économique de quelques uns de ces pays, à l’instar du Cameroun.
Que pourront donc produire ces assises de Yaoundé pour le futur, relativement au développement des différents états, dans un contexte tout aussi difficile, marqué par la présence du troisième variant, annoncé comme plus dangereux ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’appliquer les prescriptions du FMI, qui en dessinera durant ce sommet les grandes orientations et lignes, selon les propos de certains experts. En d’autres termes, la situation de la zone Cemac passe pour ne pas être améliorée avant quelques années.
Christian Essimi
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