Il a été jeté en prison parce qu’il réclamait ses factures impayées pour le chantier d’Olembe.

Il a été jeté en prison parce qu’il réclamait ses factures impayées pour le chantier d’Olembe.

Le scandale autour du projet de construction d’un complexe sportif à Olembe n’a pas encore fini de livrer ses secrets. Après le départ du prestataire canadien MAGIL, des voix s’élèvent pour réclamer á l’état du Cameroun des factures impayées qui datent de l’époque du premier maitre d’œuvre Piccini.

Nos confrères d’Equinoxe Tv ont rencontré des sous-traitants camerounais qui ont travaillé en collaboration avec les différentes entreprises qui ont eu la charge de la construction du Complexe sportif d’Olembe. Après la structure italienne Gruppo Piccini qui a démarré les travaux en 2014, le chantier sera par la suite attribué au Groupe canadien Magil Construction pour l’achèvement des travaux. Sous ces deux prestataires, plusieurs entreprises camerounaises ont fourni des services sans être à ce jour payé. C’est le cas de Bahiba Mboua, gérant de l’entreprise GEC. « On a travaillé avec Piccini, Piccini a demandé au gouvernement que le gouvernement nous paye. Quand ils vont régulariser, ils vont nous payer. On nous dit que l’argent est à CCA. On part à CCA, rien. Ce qui est vraiment grave, je suis parti demander l’argent à Yaoundé, on m’a mis en taule, en cellule pendant trois jours. Ils me doivent 93 millions. J’ai les bons de reconnaissance de dette de Piccini. Le ministre m’a chassé de son bureau. C’est le mauvais cœur » Témoigne l’entrepreneur camerounais.

Une autre victime du Olembe-Gate, elle aussi prestataire à l’époque de Piccini, révèle que plusieurs membre de leur collectif sont décèdes en raison des soucis engendrés par cette situation. « On n’est à plus de 40. Il y’a certains qui sont morts, comme plombry Nono il est mort. Il y’en a qui ont eu l’AVC il y’a de cela deux mois. Nous on se porte très mal. Je réclame 128 millions à Piccini et plus de 15 millions à Magil et on n’a des dettes partout. On n’a récupéré nos maisons, nos voitures et aujourd’hui nous demandons à l’État du Cameroun de preter main forte pour qu’on nous paye. On souffre » Confesse Madeleine Demguia.

Une situation dramatique que confirme Christian Marcel, un ancien responsable du recouvrement auprès d’une banque concernée. « Ces PME ont pour la plupart fermé les portes à cause des sommes engagées par elles pour la réalisation des travaux. Ni PCCINI, ni MAGIL ne donnait l’avance de démarrage à ces sous-traitants. Du coup, chacune se démerdait comme elle peut pour mobiliser les facilités auprès des banques. Sauf qu’après avoir livré les travaux, les décomptes ne sont pas payées et le service de la dette auprès des banques gonfle. Les salaires du personnel desdites PME ne sont pas payées, l’administration les harcèle pour les impôts. Trop triste » affirme t’il.

Pour l’heure, l’état du Cameroun ne s’est toujours pas prononcé sur les mesures qu’il prendra pour achever les travaux de construction du complexe sportif mais surtout sur le mécanisme de payement des factures de la centaine de prestataires et des milliers d’ouvriers qui continuent de réclamer leur argent.

Kevin Fotso

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