Le syndicat national des travailleurs de la BEAC, a mis son mot d’ordre de grève à exécution le 22 mars courant. Ce mouvement intervient, suite à une revendication de presque deux décennies de primes impayées.
C’est de l’inédit, pour l’institution que dirige Abbas Tolli, gouverneur de la BEAC. Rentrés en grève, les employés dénoncent une gestion financière farfelue. L’attitude du gouverneur, aura ainsi favorisé la révolte des agents.
L’irresponsabilité qui fâche
C’est le lieu de rappeler que, la prime querellée, avait été approuvée par le conseil d’administration de la BEAC. Notons que, celle-ci concernait les employés du Gabon et de la Guinée-Équatoriale, pays aux coûts de vie élevés. Elle était alors, une compensation de la prime de logement supprimée. Cependant, le fait que seuls les cadres supérieurs passent à la caisse, n’enchante pas les agents de catégories inférieures. Et ceci, depuis l’année 2004. Les 200 agents Gabonais qui revendiquent, rangent cela dans le cadre de la malversation et de l’irresponsabilité.
L’impact de la grève
Le trophée à brandir d’un tel mouvement, pourrait être assez néfaste. Il s’agit par exemple, de la pénurie des billets de banque. Il faut d’ailleurs remarquer que, les grévistes constituent une entorse, au fonctionnement du siège national et des trois agences du Gabon. L’un des grévistes confie d’ailleurs : « les fonctionnaires Gabonais, pourront gravement être impactés. Si le siège national est fermé, les banques n’auront pas de liquidités et les guichets ne seront pas approvisionnés ». L’on craint à cet effet, le déclenchement d’un mouvement d’humeur populaire.
Probable effet de contagion
Cet état de chose, pourrait se propager dans les pays de la sous-région. Il convient de noter que, cette grève peut avoir pour corollaire, le blocage systémique de la CEMAC. Il y’a donc de quoi avoir des sueurs froides, pour l’économie de la sous-région, Afrique Centrale.
Des pistes de solutions
La situation socio-politique au Gabon n’étant pas au beau fixe, il y’a urgence de pallier cette tension naissante. C’est alors que la ministre de l’économie et de la relance du Gabon, Nicole Roboty-Mbou, se saisit de l’affaire. Elle a par ailleurs instruit au gouverneur Abbas Tolli, de recevoir les grévistes pour un dialogue. Cependant, c’est sous un ton ferme, qu’elle a demandé la résolution rapide des revendications jugées « légitimes ». Aussi, l’on pourrait voir dans les prochains jours à Yaoundé, une délégation des membres du conseil des ministres de la BEAC. Celle-ci se réunirait donc, en mission d’urgence. Il reste du moins nécessaire de noter que, le mot d’ordre demeure celui de l’apaisement dans les pays de la CEMAC.
DONALD ARMEL OMOLOBINA
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