Acte de mariage : un mythe pour nombreux couples

Consacré par le législateur et consigné dans le Code civil camerounais ordonnance No 81/02 du 29 juin 1981 portant organisation de l’état civil peu de couples s’arriment à cette loi.

Acte de mariage

Selon les chiffres révélés par le BURCREP en 2020, 90 % des Camerounais n’ont pas d’acte de mariage . À ce qu’il paraît, le concubinage est le mode de vie qui sied au contexte anthropologique . Cette situation de nature à fouler aux pieds la loi se veut assez dangereuse dans un pays où après le décès de l’un des conjoints le spectacle auquel on assiste est très désolant, entre mésentente ,rejet de la femme et parfois des enfants par la belle-famille.

Cas pratiques.

La commune de Ngounou qui présente un paysage démographique important, est confronté malheureusement au phénomène de ”viens on reste” . « Nous recevons très peu de dossier de mariage ici à la mairie de Ngounou, la plupart des mariages que nous officialisons sont des couples venus de la ville pour honorer la terre de leurs ancêtres » , déclare Jean Baptiste Atemengue maire de la commune de Ngounou. Malgré les multiples descentes sur le terrain dans le but de sensibiliser les couples au sujet de l’importance de l’acte de mariage, ceux-ci se pressent lentement à adhérer au projet du mariage civil. Un doigt accusateur est très souvent porté vers les hommes qui emprisonnent les femmes dans ce style de vie à haut risque. Marguerite Biloa confie à cet effet : « nous voulons aussi être appelé madame tel mais ,ils disent qu’ils n’ont pas d’argent pour organiser le mariage et ça nous bloque, et nous sommes obligées de rester là pour nos enfants».

Toutefois des avancées notoires sont observées à la commune de Bana à l’ouest Cameroun , avec la prise de conscience face à la nécessité que représente l’acte de mariage. Richard Noupa , est adjoint au maire de cette municipalité, il fait savoir que : « la commune de Bana retrouve les marques d’une communauté consciente de ce qu’est l’acte d’état civil qui protège femmes et enfants d’éventuels désagréments». Il ajoute par ailleurs que la moyenne de mariage célébré à Bana est de 7 mariages par weekend depuis janvier 2022 pour cette seule année . Ce qui d’après lui constitue un véritable saut qualitatif en la matière.

Les efforts du gouvernement.

Face à cette situation désobligeante, le gouvernement à travers le ministre de la promotion de la femme et de la famille a mis sur pied une stratégie basée sur les mariages communautaires . Il faut faire remarquer que certains couples vivent près de 50 ans sans acte officiel, même dans les grandes villes telles que Yaoundé. C’est le cas de cet ancien chef d’unité Agricole , Théodore Mehemere , âgé de 85 ans, qui a pu se marier officiellement avec Colette Mino ,âgée de 77 ans grâce aux mariages collectifs organisés par la ministre Marie Thérèse Abena Ondoa en 2017, à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé. Célébration au cours de laquelle elle avait déclaré : «la légalisation des mariages apporte la stabilité dans les foyers et dans la société»

Donald.O

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