Numérique 2020 : Un vertueux chantier aux promesses malheureusement fallacieuses

Numérique 2020 : Un vertueux chantier aux promesses malheureusement fallacieuses

Le document cadre chargé de l’élaboration de la stratégie de développement de ce secteur avait pourtant de quoi faire rêver même les détracteurs d’une émergence du pays mais s’est soldé par un éléphant blanc.

En parcourant le Plan stratégique de l’Economie Numérique (PSEN), élaboré dans le cadre de la mise œuvre d’un « Cameroun Numérique 2020 » tout porte à croire que ce document constitue un véritable livre de chevet qui offre de façon planifié le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication dans un pays. Du numérique au digital en passant par de nombreux aspects sectoriels du développement, tout y est, pour aguicher même les plus sceptiques quant à l’éclosion du Cameroun dans ce secteur stratégique que constitue les TIC.

Communication

Selon un rapport du ministère des Postes et télécommunications du Cameroun (MINPOSTEL), en 2018 le pays compte «près de 3 000 startups du numérique». Un dynamisme à mettre sur le compte du fort esprit entrepreneurial affiché dans tous les secteurs : administration, banque, santé, éducation, culture et agriculture. Pour rendre rentable ces initiatives le document de référence à prévu l’organisation de nombreux événements de communication pour nouer des partenariats fructueux avec des investisseurs d’horizon divers. Ainsi, une enveloppe de 200 millions de FCFA  de la part du fond spécial des télécommunications (FST) a été mise à disposition du MINPOSTEL pour organiser cinq Journées nationales de l’économie numérique jusqu’à 2020 (PSEN). Dans même sillage environ 300 millions de FCFA ont été débloqués pour organiser et participer à des salons et forums IT (PSEN) à l’intérieur comme au-delà de frontière camerounaise.

Inclusion numérique

Faire face à la fracture numérique qui entache le développement transversal et symétrique de ce secteur, le Cameroun comptait investir plus de 20 milliards de FCFA (PSEN) pour raccorder tous les chefs-lieux d’arrondissements à fibre optique d’ici 2020. Par ailleurs, les décideurs camerounais souhaitaient implanter des infrastructures telles que des bornes publiques d’accès Wifi dans les grandes agglomérations en partenariat avec les opérateurs privés. Un investissement évalué à 12 milliards de FCFA en valeur absolue entre 2016-2020. Une initiative mise sur pied dans l’optique d’atteindre un taux de 50% de ménages ayant au moins un ordinateur en 2020. Le Minpostel a entrepris par ailleurs, l’implémentation du programme «one family one computer » et la construction des Télécentres communautaires polyvalents (TCP) dans tout le pays.

Insertion des couches vulnérables

Le numérique se doit être un facteur d’inclusion des segments parfois défavorisés de la société. Par conséquent, les jeunes de moins de 25 ans représentent près de 64% de la population camerounaise et les femmes de la même tranche constituent en moyenne 63% de ce ratio. Alors de PSEN envisageait la création de 11 centres régionaux d’apprentissage et de formation consacrés aux TIC. La création de 10 Centres intégrés d’informations en entreprenariat des jeunes (CIIEJ) à l’horizon 2020. Dans la même perspective, un «camp de vacances TIC» dont l’objectif est de  vulgariser les TIC et promouvoir l’utilisation responsable des réseaux sociaux auprès de la jeunesse rurale. Une batterie d’actions consignées dans le Plan stratégique de l’économie numérique avec pour Horizon 2020 qui est, malheureusement restée au stade de la théorie sans une concrétisation et une matérialisation sur le terrain.

Brice Ngolzok

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