Malgré l’avancement des travaux, les populations et communautés riveraines sont plongées dans le désarroi total, du fait des compensations mal faites et presque pas encore versées.
Hier encore enthousiastes mais aujourd’hui remplies de désarroi. Les populations de l’arrondissement de Batchenga concernées par le passage du barrage vivent un calvaire depuis de très longs mois.Cela même, occasionné par une gestion approximative des impacts causés par les travaux du barrage, se résumant entre autres aux destructions massives des plantations , maisons et sites sacrés, aux pertes des terres agricoles et à la mise en arrêt de certaines activités génératrices des revenus à l’instar de la pêche et de ses dérivés, de l’exploitation du sable dans les eaux de la Sanaga, sans que pour autant, elles aient pu bénéficier dans leur grande majorité, d’un dédommagement conséquent, à la mesure des impacts causés .
Depuis 2015 que cela dure, et toujours rien pour ces populations qui croupissent pour la plupart désormais dans la misère et la pauvreté : « On vit très mal depuis que NHPC a mis fin à nos activités. On a rien reçu jusqu’ici. Nos enfants ne vont plus à l’école, on n’arrive même pas à se nourrir, et toutes les promesses de la NHPC n’ont pas été réalisés. Ça ne va pas du tout. Il faut vraiment nous aider », explique une mareyeuse presqu’en larmes.
Si pour les planteurs, presque tous ont reçu leurs dédommagements, la situation n’est pas identique pour les autres catégories de personnes, notamment les pêcheurs, sableurs, mareyeuses. Seule une poignée ayant reçu quelque chose en guise de compensation de la NHPC, les autres sont en attente depuis plus de cinq années déjà. De plus, ils estiment dans leur globalité, les compensations allouées par la NHPC insuffisantes relativement à tout ce qu’ils ont perdu avec l’installation du barrage.Tenez par exemple, pour les mareyeuses, la NHPC avait promis de donner la somme de 100 000 à 150 000 FCFA à celles qui souhaitent arrêter l’activité et 250.000 FCFA pour celles qui veulent poursuivre. Pourtant, ces femmes affirment gagner à l’époque environ 100 000 à 200 000FCFA par semaine grâce à leur activité, aussi, elles ont perdu l’eau qui leur servait de remède et de moyens de subsistance.

Autant pour ses femmes que les pêcheurs, lesquels, Avant la construction du barrage, avaient un revenu journalier moyen de 16 700 FCFA, celui mensuel était de 500 000 FCFA et le revenu trimestriel était de 1 500 000 FCFA. Pour les indemnisations, la NHPC avait versé à certains une compensation symbolique oscillante entre 150.000, 250 000 et 450.000 FCFA, pour toute une vie.
Malgré les requêtes et autres plaintes portées à l’attention de la NHPC, presque rien n’a bougé, l’entreprise s’illustre par contre sur le terrain par le non respect des promesses tenues, le refus à la concertation, au dialogue.
Christian Essimi
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