Gouvernance : La corruption a bel avenir au Cameroun

Gouvernance : La corruption a bel avenir au Cameroun

La lutte contre ce fléau bien que bénéficiant de ressources humaines et financières à même de l’éradiquer continue de rythmer le quotidien des populations et d’être l’un des motifs d’endettements du pays auprès d’institutions financières internationales.

Une nette amélioration de l’indice de perception

Le Fond Monétaire International manifestait il y a un peu plus de dix années sa volonté et son engagement à œuvrer aux côtés du Cameroun au recul, mieux,  à l’éradication de la corruption dans le pays. Le premier plan d’ajustement structurel commis à cet effet prescrivait et même conditionnait un autre emprunt par l’observance d’un net assainissement du pays de Paul BIYA en matière de corruption. Classé à la  149ème  place sur 179 des pays les plus corrompus en 2019, le Cameroun occupe la 153ème place un an plus tard selon Transparency International. Une once d’amélioration de l’indice de perception qui n’efface cependant  pas le triste constat : le fléau peine à lâcher prise malgré la mise à disposition de moyens financiers et la création d’organes commis à la tâche d’une lutte acharnée contre un fléau qui a fait perdre quatre mille milliards de FCFA au Cameroun sur les 10 dernières années.

Pays récidiviste

La lutte contre la corruption au Cameroun s’est sur plusieurs années déclinée en de vastes campagnes de sensibilisation dans les services publics et en sanctions contre certains acteurs. L’opération épervier lancée en 2006  par le Premier Ministre de l’époque, INONI Ephraïm a conduit à l’arrestation de nombreux membres du Gouvernement ainsi que de dirigeants d’entreprises publiques. Ce qui paradoxalement n’a pas dissuadé les gestionnaires véreux des biens publics. Après le grand scandale autour de la Coupe d’Afrique des nations qui n’a pas encore livré toutes ses sanctions, le scandale autour de la gestion des fonds alloués à la lutte anti covid en sont de parfaites illustrations. 180 milliards de FCFA récemment détournés au Cameroun alors que le monde essaie de faire face à une crise sanitaire meurtrière.

Le FMI complice ?

Alors que l’enquête n’a pas encore livré ses conclusions et que les coupables n’ont pas encore été désignés et appelés à répondre de leurs actes, le FMI se prépare, à la surprise et à l’incompréhension générale, à octroyer un autre prêt au Cameroun pour dit-on ici : « accompagner le programme de réformes économiques et financières du pays ».180 millions de FCFA dans la nature, 689,5 autres millions de dollars vont être acheminés au Cameroun, comme un soutient que l’on apporterait à un bon élève. Le financement dans ce contexte « soutiendrait les efforts des autorités pour parvenir à une reprise post-pandémie rapide » affirmait MITSUHIRO FURUSAWA. Sentiment de déjà entendu.

Rolande AGONG

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