Sénégal : Destin brouillé d'un baroudeur rêveur.

Sénégal : Destin brouillé d'un baroudeur rêveur.

Âgé de 37 ans et père d’un enfant, Ahmed Gueye a fait deux tentatives d’immigration clandestine. Revenue définitivement à Dakar, il brise le silence au Micro de Focus média Afrique.

F.M.A. : En quelle année avez-vous pris l’initiative de vouloir partir ou tenter cette aventure de l’immigration clandestine ?

 Ahmed Gueye : J’ai pris l’initiative de tenter cette aventure d’immigration clandestine vers les années 2006 et 2007

J’ai fait deux tentatives.

F.M.A: Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à faire ce choix ? Avez-vous pensé à votre famille à ce moment-là ?

 A. G : Les raisons qui m’ont poussé à faire ce choix sont en général les mêmes qui sont poussées les autres à partir vers un avenir incertain :

-Tout d’abord, on vivait du secteur informel rythmé par la pauvreté, le manque d’emploi.  Ayant atteint l’âge de réaliser mes rêves, l’horizon devenait de plus en plus sombre.

Oui bien-sûr j’ai pensé à ma famille. L’idée de quitter ses parents étaient vraiment douloureux et triste.

Cependant, mon départ fût dans l’absolu discrétion, seule ma grande sœur qui était en quelque sorte, comme une mère pour moi ainsi que mon grand frère a qui j’ai remis mes effets personnels ainsi que la clef de ma chambre était au courant.

F.M.A: Raconter nous votre parcours le Jour J ?

A.G: Ce jour-là j’ai quitté la maison familiale vers 5 heure du matin pendant la fête religieuse annuelle, les étapes se sont enchainées de villages en villes. Je me rappelle de mon départ si comme si, C’était hier. On avait commencé par le village qui se trouve dans la région de Thiès après Tivaouane. Là-bas, nous étions restés presque une semaine afin de compléter le groupe.

Le jour du départ on a quitté notre base à 3 heures du matin direction Saint-Louis (Dans le nord du pays) le lieu d’embarquement après 5 heures de temps de route vers une certaine plage pour retrouver notre chef de groupe. A bord d’une pirogue de fortune et au nombre de 125 nous avons échoué en Mauritanie après deux jours de haute mer.

F.M.A:  A quel moment vous décidez de reboucher chemin ? Et quel sentiment vous anime ??

A G : Avec le coup infructueux une fois de plus de notre embarcation, l’Europe était devenue un mirage Et l’échec était au toujours au rendez-vous ! Je ne pouvais plus retourner chez moi au Sénégal, la honte me rongeait à l’époque.  J’ai décidé de prendre la voie terrestre pour rejoindre le Mali, puis le Burkina Faso et enfin le Benin où j’ai fait quatre longues années avant de rentrer chez à Dakar.

F.M.A: Que faites-vous aujourd’hui ? Regrettez-vous d’être revenu au Sénégal ?

 A.G:  Ma vie aujourd’hui, a pris un autre sens, car cette expérience m’a permis d’adopter le sens des responsabilités aux couleurs d’un front patriotique pour le développement du Sénégal /RECCU FAl MACKY qui est un mouvement qui signifie dans langue nationale (wolof)= regret d’avoir élu macky sall nous luttons pour sauver le Sénégal de sortir dans les conditions déplorables que nous sommes en train de vivre présentement.

F.M.A : Quelle lecture faites-vous de la situation actuelle sur votre pays ?

A.G :  Je pense que la situation de mon pays le Sénégal est à la limite déplorable par qu’il y’a un grand recul démocratique avec ce régime, actuel président a dit ouvertement vouloir réduire l’opposition où la réprimée totalement. C’est lamentable !?

F.M.A : Quel est le conseil que vous pouvez éventuellement donner aux jeunes africains en général, Sénégalais en particulier qui souhaitent immigrer clandestinement vers Europe ?

A.G: Le message ou conseil que je peux donner est le suivant « vous êtes l’espoir de l’Afrique «  malgré les difficultés il faut croire en vous en restant chez vous pour changer la donne quoique nos dirigeants oublient complètement la jeunesse. Au bout du tunnel, il y’a toujours de la lumière !

Entretien réalisé par Nassim BOUABBAS

Leave a comment

Send a Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.