Assassinat de M.Zogo : Quand les chefs de la Lekié suspectaient les services de sécurité de l’État.

Assassinat de M.Zogo : Quand les chefs de la Lekié suspectaient les services de sécurité de l’État.

Dans leur déclaration du 26 janvier à Ebogo au lieu où la dépouille de Martinez Zogo a été retrouvée, les chefs traditionels de la Lekié avaient avancé la piste d’un assassinat orchestré par les services de sécurité de l’état. Même si ils sont par la suite revenus sur leurs propos, cette piste avancée en premier ressort semble s’avérer plausible.

Avant de faire leur volte-face au lendemain de leur déclaration où ils annonçaient une opération « Lekié morte », les chefs traditionnels du département d’origine du journaliste Martinez Zogo avaient pointé un doigt accusateur sur les services de sécurité de l’État du Cameroun. Dans son adresse, Sa majesté Essoa Etoga, chef supérieur Batsenga et conseiller régional du Centre affirmait que : « Le mode opératoire des maquisards qui l’ont tué et de leurs commanditaires indique qu’il s’agit d’un crime impliquant les services de sécurité de l’état. Notre fils Martinez Zogo était un soutien fervent de votre régime. Il vous adulait. Il était votre fils à la limite. Vous étiez son idole. Les populations de la Lekie par notre voix, demandent que justice lui soit rendue et que ces criminels soient arrêtés et traduits en justice immédiatement ».

Leurs majestés qui demandaient que le corps de Martinez Zogo soit acheminé à Mvog Meka’a pour être inhumé dans le caveau familial du Président de la République Paul Biya vont par la suite présenter des excuses au chef de l’État et insister sur leur volonté d’obtenir justice. Le Président de la République va quant à lui instruire les services de la gendarmerie nationale par le truchement de son Secrétaire Général pour l’ouverture d’une « enquête en collaboration avec la DGSN, sur les circonstances du décès de ce journaliste et d’en établir les responsabilités ». Les premières informations issues de cette enquête font état de l’implication des éléments de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE). Le patron de la DGRE, Maxime Eko Eko ainsi que plusieurs hauts gradés de cette unité sont en ce moment détenus au SED.


Les heures à venir vont certainement révéler d’autres implications dans cet assassinat crapuleux. La presse nationale et internationale ainsi que les associations de défense de droit de l’homme continuent de demander que justice soit faite.

Kevin Fotso

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