A 47 ans, mama Chantal est vendeuse de beignets-Haricot-bouillie dans le Vème arrondissement de Douala. Ses particularités contrairement aux autres vendeuses ce sont ses beignets et haricots toujours fris avec de l’huile d’arachide mais vendus à vil prix quand on sait que l’huile d’arachide est au prix d’or sur le marché. A la question de savoir : réussit-elle à en tirer profit ? Focus dans sa beigneterie.
Pour elle le BHB n’a plus de secrets car elle exerce dans ce secteur d’activité depuis des lustres. Sa journée commence dans la nuit car elle fait une première tournée de beignets à 4 heures du matin et termine la vente entre onze heures et douze heures car dit-elle « c’est une routine à laquelle je m’abandonne sept jours sur sept ». Les gens à nourrir quotidiennement ce n’est pas une sinécure alors chaque jour il faut faire les mêmes gestes.
Le bras de mama Chantal est musclé comme celui d’un joueur de tennis, c’est le geste de vendeuse de beignets qui l’a musclé ainsi, tous les matins on observe une foule immense devant sa beigneterie du fait de la qualité de service, son haricot et ses beignets de farine fris avec de l’huile d’arachide contrairement à celles qui le font avec l’huile de palmiste car dit-elle « mon objectif c’est de fidéliser au moins cinq clients par jour en offrant la qualité à moindre coût » tout ce travail elle ne le fait pas toute seule, elle est assistée par son employée « ce n’est pas évident de cravacher toute seule avec autant de clients si non je vous mentirais » toute fois les couverts et les plats sont lavés au fur et à mesure afin que d’autres clients puissent être servis, la chaîne doit aller vite car ses clients sont généralement des travailleurs et des ouvriers toujours pressés.
Cependant c’est plutôt la joie qui se lit sur le visage de ses clients qui concoctent avec appétit leur Beignet-Haricot-Bouillie, c’est le cas de Lionel dit-il en souriant « Beignets de cent cinquante francs, haricot de cent francs, bouillie de cinquante francs et je suis satisfait. J’y mange religieusement avant d’arriver au boulot » Quand la journée de travail s’achève, des billets et beaucoup de pièces composent la recette de la journée. Dès lors il faudra en retirer de quoi racheter la farine, l’huile d’arachide, le haricot, le bois de cuisine et la ration quotidienne y compris les économies. Même si les bénéfices sont légèrement considérables, elle pense que la meilleure option c’est de fidéliser le client car dit-elle « je veux offrir ce que les autres n’offrent pas en misant sur la qualité même si l’huile d’arachide demeure mon seul secret » toute fois le BHB tient une place capitale dans l’alimentation, cette dernière n’a pas choisi la débrouillardise c’est la vie qui la lui a imposée mais elle tire partie de la situation pour être sur le qui-vive.
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