Depuis six ans, l’ex-patron de la Cameroon Radio and Television est en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé pour des faits de « détournements de fonds publics en co-action ». Le journaliste qui est longtemps demeuré dans l’attente de son jugement vient d’être condamné à 12 ans d’emprisonnement ferme. Il n’a eu de cesse de clamer son innocence. De son arrestation à sa condamnation, retour sur la descente aux enfers de l’ancien patron de la tour de Mballa 2.
Il y’a six ans, Amadou Vamoulké est interpellé dans le cadre d’une affaire de détournement de deniers publics. Tout commence fin juin 2016, un mois avant son arrestation, quand Amadou Vamoulke est débarqué à la tête de la CRTV. A l’époque, son dossier est déjà sur la table du Tribunal Criminel Spécial (TCS) et des rumeurs persistantes annoncent à Yaoundé qu’il pourrait retrouver son prédécesseur, le Pr Gervais Mendo Zé, lui-même incarcéré à la prison centrale de kodengui depuis 2014.
C’est au petit matin du vendredi 29 juillet 2016 que l’ancien DG du média d’état, sera arrêté à son domicile à Dragage par les équipes d’interventions mises à la disposition du Tribunal Criminel Spécial. Après un détour par le siège de cette juridiction où il rencontrera dans les locaux certains hauts commis de l’état ayant eux aussi des démêlés avec la justice à l’instar de Robert Nkili, Amadou Vamoulke se verra délivrer son mandat de dépôt. Comme dans un épisode de la célèbre série « 24 H chrono », les choses se dérouleront très vite ce matin-là. Mais à aucun moment, comme le rappelait à l’époque Djibril Vamoulke, son frère, le journaliste n’a perdu son calme. A 11 H 30, il foulera le sol de la prison centrale de Yaoundé. Au même moment, la nouvelle annonçant l’arrestation de l’ancien patron de la CRTV gagne du terrain dans les différentes métropoles. A 12 H 35, Vamoulke est dans le quartier 12, local 130 de la maison d’arrêt. Quelques minutes plutôt, il se faisait accueillir par Jean Baptiste Nguini Effa, ex DG de la SCDP, lui aussi détenu dans le cadre de l’opération épervier.
En mai 2020, cet originaire du Mayo Danay publiera depuis le fond de sa cellule, local 131, un texte intitulé « LA VERITE SE VENGERA » dans lequel il revient sur ses conditions de détentions. « Lorsque chacun de ses dix occupants (pour 20 mètres carrés) s’est glissé sous son drap, il m’arrive, avant d’arriver enfin à trouver le sommeil, de revivre ces émotions fortes […] Mais que fais-je ici ? Où allons-nous ? Quels Dieux ai-je pu offenser et quel prix paierai-je pour ma rédemption ?» Pouvait-on lire.
Le 28 mai 2020, le conseil de celui que la presse internationale qualifie de « prisonnier politique » a demandé le renvoi de son procès en évoquant l’état de santé très alarmant de leur client qui s’est considérablement dégradé ces dernières années. Notons que les organisations de défense de droits de l’homme, la France et même l’ONU ont à plusieurs reprises réclamé la libération d’Amadou Vamoulké.
Il vient d’être condamné à 12 ans de prison. Son procès s’est déroulé dans la nuit du 20 au 21 décembre 2022 et la sanction a été prononcée très tard. Polycarpe Abah Abah, son co-accusé écope quant à lui de 17 ans d’emprisonnement dans ce cadre de cette affaire.
Après 6 ans de détention, Amadou Vamoulké est condamné à 12 ans d'emprisonnement.
