C’est un printemps sahelien sous fond de sentiment anti-français. Après le départ des forces militaires françaises au Mali suite à de vifs désaccords avec le nouveau pouvoir en place à Bamako, c’est désormais à Niamey, capitale du Niger, qu’une partie de la population a exprimé son vœu de voir l’armée française déguerpir les lieux.

Le 15 août 2022, les derniers soldats français présents au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane vont quitter le pays d’Assimi Goïta. Au terme d’un long épilogue diplomatique à travers lequel Bamako a tenu à démontrer à Paris que le rapport de force a évolué, la France va finalement se résoudre à plier bagages. Figure de cette posture anti-française, l’ancien porte-parole du 1¹gouvernement Abdoulaye Maïga. Le désormais Premier ministre déclarait il y’a quelques semaines à la télévision publique que « Le gouvernement de transition exige du président Macron d’abandonner définitivement sa posture néo-coloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens ». Une prise de position très soutenue par une partie de la population qui a régulièrement exprimée son soutien aux militaires au pouvoir à travers des marches de soutien.
Depuis leur départ fin août du Mali, les près de 3000 soldats français n’ont pas pour autant quitté le Sahel. La force Barkhane s’est redéployée au Niger voisin. Une situation qui n’arrange pas une fraction de la population qui a tenu à le faire savoir dimanche dernier à travers.
« Dégage l’armée française criminelle » ou « l’armée coloniale Barkhane doit partir », pouvait-on lire sur certaines pancartes dans cette manifestation, autorisée par les autorités municipales de Niamey comme le rapporte nos confrères de TV5 Monde. « Il y a des slogans anti-français parce que nous exigeons le départ immédiat de la force Barkhane au Niger qui aliène notre souveraineté et qui est en train de déstabiliser le Sahel », a affirmé à l’AFP Seydou Abdoulaye, le coordonnateur du Mouvement M62 qui organise la manifestation.
Pour ces manifestants, la France a activement soutenu les « jihadistes qui ont répandu le terrorisme partir du Mali », voisin du Niger et du Burkina Faso.
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